Né le 18/02/1885 à SAINT-DIZIER (HAUTE-MARNE - FRANCE)
Décédé le 28/03/1953 à PARIS (PARIS - FRANCE)
Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés
16/11/1919 - 31/05/1924 : Moselle - Entente républicaine démocratique
11/05/1924 - 31/05/1928 : Moselle - Union républicaine démocratique
22/04/1928 - 31/05/1932 : Moselle - Union républicaine démocratique
01/05/1932 - 31/05/1936 : Moselle - Républicain et social
26/04/1936 - 31/05/1942 : Moselle - Républicains indépendants et d'action sociale
21/10/1945 - 10/06/1946 : Moselle - Républicains indépendants
Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs
Sénateur : de 01/01/1946 à 01/01/1948
Sénateur : de 01/01/1946 à 01/01/1948
Portrait de Robert Sérot (photo : agence Meurisse, source : gallica, bnf)
Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (J.Joly)
Né le 18 février 1885 à Saint-Dizier (Haute-Marne).
Député de la Moselle de 1919 à 1942. Sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 3 novembre 1929 au 21 février 1930 et du 2 mars au 12 décembre 1930.
Issu d'une vieille famille messine, ingénieur agronome puis officier des eaux et forêts, Robert Sérot fut élu député de la Moselle aux élections générales des 16 novembre et 14 décembre 1919, sur la liste d'union républicaine où figuraient aussi de Wendel et Robert Schuman, avec 62.000 voix sur 116.409 inscrits.
Ce n'était pas un inconnu qui arrivait sur la scène politique. Pendant la Première Guerre mondiale, après s'être battu sur le front et avoir été décoré de la croix de guerre, il avait été chargé de nombreuses missions en Orient. Il avait été notamment chef du 2e Bureau de notre corps expéditionnaire, puis accrédité par les armées alliées auprès du comte Karolyi, chef du gouvernement hongrois après l'armistice. Il avait ensuite représenté la France à la Société des Nations.
A la Chambre, il s'inscrivit au groupe de l'entente républicaine et démocratique. Membre de la commission du commerce et de l'industrie, ce parlementaire sérieux et consciencieux se consacra surtout à l'étude des problèmes commerciaux, industriels et agricoles et à leurs répercussions dans son département. Aux élections des 11 et 25 mai 1924, il fut réélu sur la liste d'union républicaine, obtenant 58.761 voix, immédiatement après Robert Schuman qui en recueillit 59.180, sur 137.994 inscrits.
De nouveau membre de la commission des finances, il prit part à la discussion du projet de loi relatif à l'amnistie. Aux élections des 22 et 29 avril 1928, il fut élu au scrutin uninominal, dans la 2e circonscription de Metz, par 10.294 voix, son principal concurrent, Noisette n'obtenant que 3.423 suffrages, sur 18.067 inscrits.
Il retrouva ainsi sa place au sein de la commission des finances (1928), puis fit partie de la commission des douanes et des conventions commerciales (1931).
Il déposa d'abord une proposition de loi tendant à la transformation en Cour d'appel à Metz de la troisième chambre de la Cour d'appel de Colmar. Bien que continuant à s intéresser aux problèmes propres à l'Alsace-Lorraine, il n'en demeurait pas moins un observateur averti des affaires étrangères. C'est ainsi qu'il présenta un rapport sur le projet de loi tendant à l'approbation d un arrangement au sujet du condominium franco-britannique (1931) et sur le projet de loi tendant à l'approbation de l'arrangement commercial franco-égyptien conclu au Caire en 1931.
Mais cette législature fut surtout marquée pour lui par son entrée au gouvernement. Il fut nommé sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture dans le premier cabinet Tardieu par décret du 3 novembre 1929 et, à ce titre, s'intéressa au problème de la pollution des eaux. Il fut de nouveau sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture dans le deuxième cabinet Tardieu à partir du 2 mars 1930 jusqu'au 12 décembre de la même année. Son intérêt pour les problèmes agricoles fera de lui le promoteur de la loi relative à la distribution de l'énergie dans les campagnes.
Le 1er mai 1932 il fut réélu au premier tour de scrutin dans la 2e circonscription de Metz par 9.921 voix - alors que son concurrent, Flocard, en obtenait 2.608 - sur 19.033 inscrits. Il s'inscrit, à la Chambre, au groupe républicain et social.
Membre de la commission de l'Alsace et de la Lorraine (1932), de la commission des régions libérées, de la commission des douanes et des conventions commerciales (1934), de la commission des affaires étrangères ses interventions vont demeurer nombreuses.
Ses électeurs lui renouvelèrent son mandat le 26 avril 1936, au premier tour de scrutin, par 11.401 voix sur 20.077 inscrits. Son concurrent, Simon, n'en avait obtenu que 4.124.
Il s'inscrivit au groupe des républicains indépendants et d'action sociale et devint membre de la commission des affaires étrangères.
Il fut également président de la commission des mines de potasse d'Alsace et vice-président de la commission des marchés de guerre.
Le 10 juillet 1940, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Biographie de la IVe République
Né le 18 février 1885 à Saint-Dizier (Haute-Marne)
Décédé le 28 mars 1954 à Paris
Député de la Moselle de 1919 à 1942
Sous-secrétaire d’Etat à l’agriculture du 3 novembre 1929 au 21 février 1930 et du 2 mars au 12 décembre 1930
Membre de la première Assemblée nationale constituante (Moselle)
Conseiller de la République, élu par l’Assemblée nationale, de 1946 à 1948
Président du conseil général de la Moselle depuis 1934, Robert Sérot vote, le 10 juillet 1940, le projet de loi constitutionnelle proposé par le maréchal Pétain.
Après la seconde guerre mondiale, il renoue avec la vie politique nationale lors de son élection à la première Assemblée nationale, le 21 octobre 1945. Il figure alors en deuxième position sur la liste d’entente républicaine conduite dans le département de la Moselle par Robert Schuman. Arrivée nettement en tête avec 43,5% des suffrages exprimés, elle obtient quatre des sept sièges à pourvoir.
Inscrit au groupe du Mouvement républicain populaire (MRP), Robert Sérot est membre de la commission des affaires étrangères. En janvier 1946, il dépose une proposition de résolution et une proposition de loi relatives, respectivement, à la prorogation du délai imparti aux contribuables pour l’établissement de leur déclaration de patrimoine et à la modification en faveur des petits rentiers âgés ou infirmes des dispositions de l’ordonnance du 15 août 1945 instituant un impôt de solidarité nationale en leur faisant bénéficier d’une majoration supplémentaire d’abattement. En séance publique, il intervient à cinq reprises, en défend notamment quatre amendements. Il prend la parole sur les intérêts des expulsés de guerre dont le plus grand nombre se trouve en Moselle et au sujet des anciens porteurs de valeurs mobilières à revenu fixe dont les moyens d’existence sont devenus insuffisants à la suite de la dévaluation.
Il n’est candidat ni à la deuxième Constituante ni aux élections législatives du 10 novembre 1946. L’Assemblée nationale le désigne en revanche le 8 décembre 1946 pour siéger au Conseil de la République, où il préside le groupe des républicains indépendants. Membre de la commission des affaires étrangères tout au long de son mandat, Robert Sérot fait également partie des commissions du règlement (1946-1947), de la comptabilité et de la France d’Outre-mer (1947). Dès le 8 mai 1947, ses collègues le portent à la vice-présidence de la Haute Assemblée, fonction qu’il remplit jusqu’en novembre 1948.
Les six propositions de loi ou de résolution, qu’il dépose entre 1947 et 1948, concernent le droit de contrôle législatif du Conseil de la République, l’accord à Madame la générale Leclerc d’une pension exceptionnelle, l’attribution de prêts par le Crédit agricole mutuel pour la reprise de l’activité agricole, la législation sur les loyers des locaux professionnels et d’habitation, le classement hiérarchique des emplois permanents de l’Etat et la retraite des fonctionnaires. En 1948, douloureusement touché par l’annonce du cataclysme qui vient de ravager l’ouest des Etats-Unis et la Colombie britannique, il rédige au nom du Conseil de la République une motion de sympathie à l’adresse de la nation américaine et au peuple canadien. Il intervient dans les discussions d’ordre budgétaire et fiscal, mais également sur des sujets aussi divers comme le renouvellement des Conseils généraux, les indemnités de fonctions des maires et adjoints, le règlement du Conseil de la République et l’élection par cette assemblée des membres de l’Assemblée de l’Union française ou encore la révision des contrats passés par les collectivités locales et la culture du blé et du seigle.
Candidat au renouvellement de son mandat dans le département de la Moselle, il conduit, le 7 novembre 1948, une liste d’entente mosellane qui, sur sa droite, subit la concurrence de la liste du Rassemblement du peuple français (RPF) menée par René Schwartz, laquelle remporte les trois sièges à pourvoir. La même année, il est cependant élu, par le Conseil de la République, conseiller de l’Union française, mandat qu’il conserve jusqu’à son décès le 28 mars 1954.
Source : site de l'assemblée nationale (www.assemblee-nationale.fr)
Nécrologie de Robert SEROT
Le Ier avril dernier étaient célébrées, en la Cathédrale de Metz, les obsèques d'un membre particulièrement eminent du Corps Forestier, Robert SÉROT, en présence de S. E. l'Evêque de Metz et d'une assistance extrêmement nombreuse, au premier rang de laquelle se tenaient les représentants du Gouvernement, des Asemblées, de la Province, du Département, de la Cité, de l'Armée et des diverses administrations.
Immédiatement devant le cercueil — qui à là Cathédrale fut porté par des Forestiers, — venaient l'Inspecteur Général des Eaux et Forêts représentant la Direction Générale, le Conservateur de Metz entouré de son personnel et de la délégation de l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts.
A l'issue de la cérémonie, de nombreux discours prononcés au nom du Gouvernement, de l'Assemblée de l'Union Française, du Conseil Général de la Moselle, de l'Administration préfectorale, de la Ville de Metz... rappelèrent les services considérables rendus par le défunt à la grande et à la petite Patrie, au cours d'une vie particulièrement bien remplie, « exemple d'autorité et de simplicité, modèle d'obstination et de discrétion efficace ».
Né à Saint-Dizier (Haute-Marne), le 18 février 1885, d'une famille lorraine qui, pour rester Française, avait quitté Metz en 1870, Marie-Léon-Robert SEROT fit, à Nancy, de solides études secondaires au cours desquelles il se lit remarquer par la vivacité de son intelligence, le sérieux de son caractère, son haut esprit de camaraderie. Très jeune, dès 1903, il est reçu à l'Institut National Agronomique et en sort, en 1905, pour entrer à l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts avec la 81e Promotion.
Comme autrefois à la Malgrange, il s'attacha très vite maîtres et camarades par la droiture de son caractère, par sa haute conscience professionnelle, sa serviabilité...
Après une année de service militaire comme Sous-Lieutenant de Réserve, il fut affecté à la Chefferie d'Evreux d'abord comme Garde Général stagiaire, puis comme Garde Général. En mars 1910, il revient, sur sa demande, en Lorraine, d'abord à Bruyères, puis, en mars 1913, à Baccarat.
La mobilisation d'août 1914 l'enlève à ses forêts pour le transformer en Lieutenant de Chasseurs à pied prenant part aux combats de Lorraine et de Champagne. Puis, c'est un court séjour au Maroc, suivi d'un retour en France pour participer, notamment, à la bataille de la Somme. Un peu plus tard, il fait partie du Corps expéditionnaire des Dardanelles. Des missions délicates lui sont confiées à Athènes, à Koritza, à Sofia, à Budapest. A la fin de la guerre, il était Capitaine, Chevalier de la Légion d'Honneur, décoré de la Croix de Guerre.
Aussitôt après l'Armistice, il est appelé aux services d'Alsace-Lorraine à Paris, puis chargé de mission auprès du premier Maire de Metz, M. Victor Ρ REVEL.
Le 18 août 1919, il obtenait sa mise en disponibilité: une brillante carrière politique s'offrait à lui. Elu, et maintes fois réélu Député de la Moselle, avec un nombre de voix impressionnant en 1919, 1924, 1928, 1932, 1936, il entra à deux reprises dans les conseils du gouvernement, du 2 novembre 1929 au 17 février 1930, puis du 2 mars 1930 à décembre 1930 comme Sous-Secrétaire d'Etat à l'Agriculture. C'est en cette qualité qu'il accompagnait, à l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts, le président TARDIEU venu remettre, à notre Ecole, la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur.
Sous l'occupation, il se dépense sans compter pour adoucir le sort de ses compatriotes évacués d'abord, expulsés ensuite, réfugiés dans le Massif Central, le Sud-Ouest de la France,... « discret Ambassadeur de l'espérance et messager du retour », multipliant courageusement ses protestations, en liaison avec d'énergiques et valeureux patriotes lorrains comme lui.
A la Libération, il rentre à Metz parmi les premiers. Sa maison est pillée, gravement atteinte. Il s'occupe d'abord des autres : sinistrés, expulsés, déportés... Elu à la première Constituante, puis après ratification de la Constitution, au Conseil de la République, il en devient un des Vice-Présidents. Plus tard, c'est au Conseil de l'Union Française qu'il continuera à servir et demeurera un avocat apprécié de la grandeur française et de sa mission civilisatrice auprès des peuples confiés à la sollicitude de la mère patrie.
Conseiller Général de la Moselle en 1930, il ne tarda pas à en être élu Vice-Président en 1935. Dès 1936, après la démission de M. Guy de Wendel, il en devint, et en resta jusqu'à sa mort, le Président toujours écouté avec une particulière déférence.
Quant à nous, serviteurs de la Forêt, nous retiendrons la croisade qu'il mena dans les différentes assemblées pour la défendre. Son action aboutit, notamment, aux exonérations fiscales protectrices de sa conservation incluses dans la loi qui porte son nom, mais elles ne représentent qu'une partie de ses légitimes revendications et il disait volontiers que sa pensée avait été tellement restreinte qu'il n'en reconnaissait plus la paternité. Plus récemment, c'est au problème de la conservation des sols et de leur productivité qu'il consacra nombre de ses interventions, effectuant de longs voyages en Afrique du Nord, dans les territoires de l'Union Française, aux Etats-Unis, étayant ses rapports sur une riche masse de documents recueillis sur place.
Nous retiendrons aussi la charmante simplicité, l'amitié souriante et confiante que, malgré les honneurs, malgré l'éclat des hautes fonctions dont il fut investi, il ne cessa de témoigner à ses anciens Camarades. Toujours animé du plus pur patriotisme, du souci permanent du bien commun, d'une incomparable tolérance et d'une inépuisable charité, mais incapable de jamais rien céder à ses convictions profondes, il restera comme le symbole de l'esprit d'union et de concorde appuyé sur une grande délicatesse de coeur.
A sa vieille Ecole, il avait également toujours conservé un fidèle attachement, participant à ses fêtes, s'associant à ses deuils. Sa dernière visite fut liée à la session de Nancy, en juillet 1953, du Congrès International du Bois.
Source : Revue Forestière Française, 1954.
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