Nombreux sont les généalogistes qui ont repris l'ascendance d'ARC du LYS proposée par Léon Paul PIEL (Les Melcion d'Arc : documents généalogiques inédits pour servir à l'histoire de la famille d'Arc).
Blason de la famille de Brixey
Dans cet article, je vais mettre en évidence que cette ascendance est erronée à de multiples reprises dans la soit-disant démonstration de l'auteur.
Génération 1 : Demenge MELCION, sieur du Chesnois, épouse Elophe POIROT
Extrait de l'ouvrage :
"Elophe [POIROT], née le 21 mai 1649, épouse Demenge MELCION, sieur du Chesnois.
1° Acte de baptême d'Elophe, du 22 mai 1649 [Maxey-sur-Meuse].
2° Acte de décès d'Elophe, le 1er septembre 1693, à Seraumont.
3° Acte de baptême d'Anne, fille de Demenge MELCION et d'Elophe POIROT le 23 novembre 1671 à Maxey".
Commentaire :Les registres de Maxey antérieurs à 1765 sont absents des archives départementales des Vosges. Il n'est donc pas possible de vérifier les actes de baptême présentés par l'auteur. Par contre, l'acte de décès est bien présent dans les registres paroissiaux de Séraumont : "le 1er septembre 1693, Elophe POIROT, femme de Domange MELCION, a été enterrée dans le cimetière de Vaudeville".
J'ai aussi trouvé, dans un document d'archive : "honorable homme Demenge MELCION, admodiateur du Chesnois, y demeurant ... le 22 février 1698".
Pour conclure, même si tout n'est pas vérifiable, les informations données par Léon Paul PIEL semblent fiables pour ce qui concerne cette génération.
Génération 2 : Maurice POIROT épouse Jeanne de BRIXEY
Extrait de l'ouvrage :
"Jeanne de BRIXEY, épouse le 4 octobre 1644, à Maxey-sur-Meuse, Maurice POIROT, de la même paroisse.
1° Acte de mariage du 4 octobre 1644.
2° Acte de baptême, de leur fille Elophe dont le parrain est François-Bastien de BRIXEY, frère de Jeanne".
Commentaire :
Les actes de baptême et de mariage de Maxey ne sont pas vérifiables (absence des registres aux archives départementales des Vosges).
Cependant, il est facile de mettre en évidence que les informations données par Léon Paul PIEL ne semblent pas fiables. En effet, j'ai trouvé, dans un document d'archive, les informations intéressantes suivantes : "[Sébastien POIROT], notaire tabellion gardenote en la prévôté de Ruppes étant au lieu de Maxé ... Jean BOUCHER, Demange MELCION, Joseph HENRY et Charles DIDELOT ... tous héritiers pour chacun un cinquième de la succession de défunt Maurice POIROT, ancien maire demeurant audit Maxé, décédé depuis le 24 février 1703 ... de défunt leur père et beau-père, et de défunte Jeanne CHRESTIEN, leur mère et belle-mère".
La généalogie est donc la suivante :
Maurice POIROT, maire de Maxey (+24/02/1703), épousa Jeanne CHRESTIEN et en eut :
1/ Maistre Sébastien POIROT, notaire tabellion gardenote en la prévôté de Ruppes.
2/ Anne POIROT, qui épousa honorable homme Jean BOUCHER, marchand et maire de Maxey.
3/ Elophe POIROT, qui épousa honorable homme Demange MELCION, admodiateur du Chesnois.
4/ Claire POIROT, qui épousa honorable homme Joseph HENRY, maistre serrurier et armurier.
5/ Marguerite POIROT, qui épousa, le 20/02/1691 à Vaucouleurs (elle est denommée "fille de Morise POIROT, habitant du même lieu [Maxey], et de défunte Jeanne CHRESTIENNE"), honorable homme Charles DIDELOT, laboureur, ancien maire de Maxey, bourgeois de Vaucouleurs, décédé à Vaucouleurs le 20/07/1705 en présence de Hubert DIDELOT, Charles BASTIEN et Charles DIDELOT, tous de maxé sous Brissey.
Pour conclure, il apparaît que l'ascendance vers une certaine Jeanne de BRIXEY semble fausse, probablement à cause d'une interprêtation erronée des actes. En effet, peut-être y avait-il écrit que Maurice POIROT avait épousé Jeanne [CHRESTIEN originaire] de Brixey ... Et Léon Paul PIEL aura transformé l'origine géographique de cette Jeanne en nom de famille ... Il en est de même pour l'acte de baptême d'Elophe, dans lequel le parrain "François BASTIEN de Brixey" a probablement été transformé en "François-Bastien de BRIXEY".
Bref, il ne semble y avoir aucun lien avec la famille de BRIXEY... Mais continuons tout de même à poursuivre la démonstration de Léon Paul PIEL sur les générations suivantes.
Génération 3 : Bastien, sieur de BRIXEY
Extrait de l'ouvrage :
"Bastien, sieur de BRIXEY, né vers 1595, mort avant 1644, épouse N.
1°
Acte de mariage de Jeanne de Brixey, sa fille, du 4 octobre 1644, à
Maxey-sur-Meuse, près Domremy (Archives communales de.Maxey-sur-Meuse)".
Commentaire :
L'acte de mariage de Maxey n'est pas vérifiable (absence du registre aux archives départementales des Vosges) : on ne sait malheureusement pas ce qui était précisément écrit.
Personnellement, j'ai effectué de nombreuses recherches, dans diverses archives départementales, concernant la famille de BRIXEY et je n'ai jamais trouvé la moindre trace d'un Bastien de BRIXEY. Je doute donc très fortement de son existence.
Pour conclure, l'information ne semble pas fiable au vu, notamment, de ce que j'ai présenté dans le paragraphe précédent.
Génération 4 : Frédéric de BRIXEY, seigneur de Gibomel et de Jubainville
Extrait de l'ouvrage :
"Frédéric de BRIXEY, né vers 1570, seigneur de Gibomel et de Jubainville.
1° Archives départementales de Nancy, n° 80. Ruppes 2, 15 juin 1610. Copie collationnée d'un procès entre divers seigneurs et Jehan Christophe et Frédéric de BRIXEY, escuyers, seigneurs de Gibomel, nobles Nicolas ORYOT et Estienne MOUROT, tous seigneurs en partie de Jubainville".
Commentaire :
Le document cité existe bel et bien (ADMM, B886 80), mais il ne permet absolument pas d'établir un quelconque lien de parenté entre ces Bastien et Frédéric de BRIXEY.
Pourquoi Frédéric de BRIXEY serait-il le père de Bastien de BRIXEY ? Et pourquoi pas Jean Christophe de BRIXEY ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ?
Pour conclure, l'information ne semble pas fiable concernant le lien de parenté entre les générations 3 et 4.
Génération 5 : François de BRIXEY, seigneur de Gibomel et de Jubainville
Extrait de l'ouvrage :
"François de BRIXEY, né vers 1540, seigneur de Gibomel et de Jubainville en 1381 et 1596.
1° Eschanges et contreschanges d'entre honnorez sieur Jean Lambrosi de Malabarba, sieur de Villemorin et de Baslenot, et le sieur François de BRIXEY, seigneur de, Jubainville, Mont La Noye, Gybomeix, etc. (ADMM, B 719. n° 33. Foug 2. 16 janvier 1581).
2° Eschange pour le sieur François de BRIXEY, sieur de Jubainville, Gibomel en partie, contre le dict sieur Jean de Noirefontaine le Jeune, seigneur de Puisancourt, escuyer, et de damoyselle de Tournebulle, son espouse (ADMM, B 719. n° 33. Foug 2. 1582).
3° Autre reprinse pour François de BRIXEY, seigneur de Jubainville : « Charles de Lorraine, par la grâce de Dieu, esvêque de Metz, lieutenant général de Monseigneur pendant son absence, reçoit l'humble supplication et requeste de François de BRIXEY, sieur de Jubainville ». Acte donné en la ville de Nancy le vingt-septième jour du moys de novembre mil cinq cent quatre-vingt et cinq (ADMM, B 719. n° 33. Foug 2. 1585)".
Commentaire :
Les actes cités existent bel et bien. Seuls les titres de "seigneur de Gibeaumeix et de Jubainville" permettent à l'auteur d'établir un lien de parenté car ils sont communs aux 2 générations proposées.
Un document d'archive me permet cependant de préciser ce lien familial. En effet, il y est indiqué que Frédéric Chrétien de BRIXEY, écuyer, seigneur de Gibeaumeix et Jubainville en partie, fait ses reprises de rentes à Chaleine en 1605, en son nom et pour Christophe de BRIXEY, son frère aîné, comme héritiers de leur père feu François de BRIXEY.
Pour conclure, l'information de Léon Paul PIEL semble donc fiable concernant le lien de parenté entre les générations 4 et 5.
Génération 6 : Jean de BRIXEY, écuyer, seigneur de Saint Elophe
Extrait de l'ouvrage :
"Jean de BRIXEY, né vers 1500-1505, écuyer, seigneur de Saint-Elophe, en partie, demeurant à Domremy.
1° Contrat de vente d'une maison sise à Saint-Elophe le 27 juillet 1536, à noble homme Jean de BRIXEY, écuyer, seigneur de Saint-Elophe en partie, demeurant à Domremy (Bibliothèque Nationale. Cabinet des titres. Pièces originales 524. De Brixey)".
Commentaire :
Ce lien familial est FAUX. En effet, un document d'archive indique que François de BRIXEY a fait ses reprises de rentes à Chaleine "par succession directe de feue Catherine LA JACQUARDE, aïeule de Bietrix, sa mère".
Ce document et bien d'autres encore (je les présenterai dans de futurs articles) prouvent que François de BRIXEY, seigneur de Gibaumeix et Jubainville en partie, ou plutôt, devrait-on dire, François FUZELOT dit de BRIXEY, est fils de Michel FUZELOT et de Biétrix de BRIXEY, elle-même fille de François de BRIXEY et de Jeanne de GOMBERVAUX, elle-même fille d'Errard de GOMBERVAUX et de Catherine LA JAQUARDE.
Pour conclure, l'information d'un père qui serait Jean de BRIXEY, seigneur de Saint Elophe, est FAUSSE. En effet, les parents de François FUZELOT dit de BRIXEY sont Michel FUZELOT et Biétrix de BRIXEY.
Génération 7 : Jean de BRIXEY épouse Sibille du LYS
Extrait de l'ouvrage :
"Billon ou Sibille du LYS, épouse, en 1498, Jean de BRIXEY, né en 1470, mort à Domremy en 1530.
1° Dans l'enquête de 1551, « Honorable homme Didier WAULTRIN, marchand, demeurant à Vaucouleurs, âgé de soixante ans environ », dépose que Claude DAY, autrement DALY, « au langage vulgaire de par deça », était marié avec une nommée Nicole THIERCELIN, native de la cité de Tréci, duquel mariage sont issues et descendues Jeanne, Clère, Didon, Anne, Marguerite et Billon DALY, leurs enfants. (V. Nouvelles recherches sur la famille de Jeanne d'Arc, par E. de Bouteiller et G. de Braux, page 25-26).
2° Dans la même enquête, « Honorable homme François de BISSEY, praticien, demeurant au dit Vaucouleurs, âgé de cinquante et un ans environ, dit que feu Jean de BRIXEY, son père, avait épousé en secondes noces Sibille, fille de Claude DALY, lequel avait eu huit filles : Sibille, femme du père du dit déposant, Jennon, Didon, Anne, Catherine, Barbe, Clère, Marguerite » (V. le même ouvrage, page 29).
3° Dans l'enquête du bailly de Chaumont, du 8 octobre 1555, François de BRIXEY, lieutenant du prévôt de Vaucouleurs, dépose à nouveau et dit à cette occasion que « son père était en son vivant natif et demeurant à Domremy sur Meuse, décédé en l'an 1530, à l'âge de soixante ans, lequel eut espouzé en secondes noces une nommée Sibille, fille de Claude d'AY, petit neveu de la Pucelle » (V. le même ouvrage, page 55).
Sibille était la belle-mère du déposant, qui le déclare lui-même dans l'enquête de 1551. Les généalogistes se sont trompés en le disant fils de Sibille, puisqu'il était né d'un premier mariage de son père, Jean de BRIXEY.
Commentaire :
Effectivement, Léon Paul PIEL a raison d'affirmer que de nombreux généalogistes se trompent en faisant d'honorable homme François de BRIXEY, praticien et lieutenant de prévôt de Vaucouleurs, un fils de Sibille du LYS.
Les témoignages cités existent bel et bien. Seule la localisation commune (Dompremy) permet à l'auteur d'établir un lien de parenté entre Jean de BRIXEY, qui épousa Sibille du LYS en secondes noces, et Jean de BRIXEY, écuyer, seigneur de Saint Elophe. Cependant, cette hypothèse présente une incohérence. En effet, pourquoi Jean de BRIXEY aurait eu un fils noble (Jean) et un fils non noble (François) ? Les fonctions de praticien et de lieutenant de prévôté exercées par François de BRIXEY n'étaient pourtant pas dérogeantes.
En conclusion générale, personnellement, je n'attache aucun crédit à la généalogie présentée par Léo Paul PIEL, qui n'est qu'un tissu d'allégations gratuites.
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