dimanche 12 janvier 2025

Succession de Claude du LYS, curé de Domrémy et Greux

Dans un précédent article (Descendance d'ARC du LYS : rectification d'une erreur généalogique propagée depuis des siècles - Article n°1), j’ai mis en évidence que Didon du LYS n’était pas la sœur de Didier et Claude du LYS, comme cela est présenté dans toutes les généalogies johanniques depuis des siècles, mais leur mère.


Dans cet article, j’ai décidé d’étudier plus en détail la succession de Claude THIERRIET dit DALLY, curé de Domrémy et Greux, qui rédigea son dernier testament le 8 novembre 1549. Quelques passages sont particulièrement intéressants :

« Je esleus la sepulture de mon corps, quand l’âme sera séparée d’yceluy, en l’esglise Mr saint Remy de Dompremy, mon benoict patron, en la chappelle Notre-Dame, au lieu où reposent et gissent mes feus prédécesseurs curez et oncles ».

Qui sont ses prédécesseurs curés et oncles ? Dans son traité, Charles du LIS cite un contrat du 11 juillet 1502, « passé et signé par Girard THIERRELI, prêtre curé de Greux et Domp-remy, notaire juré de ladite Cour de Toul ». Ce Gérard THIERRIET ne serait-il pas l’un des oncles de Claude ?

« Item. Je donne à Jehanne, ma niepce, le prix et somme de vingt francz, afin qu’elle prie Dieu pour mon âme. Item. Je donne à Françoise, mon autre niepce, cent francz pour son mariage. Item. Je donne à Didon, mon autre niepce, six vingt francz pour son mariage. Item. Je donne à Barbe, mon autre niepce, cent francs pour son mariage. Item. Je donne à la petite Nicolle, mon autre niepce, cent francz pour son mariage ; afin qu’elles prient touttes Dieu pour le salut de ma pauvre âme, et de tous ceulx et celles que je suis tenu de prier … Item. Je donne à chascun de mes nepveux pour les entretenir à l’escole chascun trente escus soleil, pour et afin qu’ils prient Dieu pour le salut de mon âme ».

Ce testament permet d’identifier toutes ses nièces, filles de son frère Didier THIERRIET du LYS et de Nicole de BRIXEY.

« Item. Je donne à mon cousin, le maistre de Gerbonvaulx, trois francz pour une fois ».

A l’époque, le Maître de Gerbonvaux était Thomassin GUERIN. Etait-il un cousin du côté des « THIRIET » ou du côté des « du LYS » ?

« Item. Je donne à mon cousin, maistre Estienne VERTELIQ, trois franz. Item. A messire Gerrard de SORCEY, mon cousin, trois francz pour prier Dieu pour mon âme ».

Je n’ai pour l’instant pas réussi à retrouver la trace de ces 2 cousins de Claude.

« Item. Je donne à mon filleux, Claude LE COMTE, cinq francz, pour une fois, pour prier Dieu pour mon âme ».

Une branche de la famille THIERRIET a pris le surnom de "LE COMTE" (Michel THIERIEL LE COMTE). Ce Claude est probablement un neveu éloigné de Claude THIERRIET du LYS.

« Je fais et nomme et déclare pour mes exécuteurs mes féaux et bien aimés, discrètes et vénérables personnes messire François HULLOT, mon cousin, demeurant audit Dompremy, et messire Mathieu CHARPENTIER … Je veux que ma mère … soit dame et maitresse sa vie durant de tout le reste de mes acquêts ».

François HURLOT est un cousin du côté des « du LYS ».

« J’ai signé ce présent mien testament, devis et dernière volonté de mon seing et de ma propre main et en présence de madite mère et de mon frère. Ce fut fait et écrit le 8ème jour de novembre l’an 1549 ».

Sa mère est Didon du LYS, veuve de Thouvenin THIERRIET. Son frère est Didier THIERRIET du LYS.

Le 9 mars 1550, la partie français de la succession de Claude du LYS donna lieu à une confrontation judiciaire entre « maistre Jacques SYMON, receveur ordinaire au bailliage de Chaumont commissaire député à la succession de feu messire Claude DALY, en son vivant prêtre curé de Domprémy sur meuse, comparant par DEMARISY son procureur, d’une part, et Didière, veuve de feu Touvenin THIRIOT, demeurante à Domprémy, et Didier DALY, demeurant à Maxey-sous-Brixey, soit disant héritiers dudit feu messire Claude comparant par VAULCHIER, leur procureur, d’autre part ». Ledit receveur requérait « qu’il soit dit que les fruits des héritages dont il est question soient baillés et délaissés au plus offrant et dernier enchérisseur ».

Le 15 mai 1550, la succession décrite dans le testament de Claude du LYS fut ouverte, ainsi qu’il résulte d’un certificat du notaire BOLETI rédigé « en présence de Claude RIGAULX, vivant boucher, et Mougeot PARMENTIER, tous de Couxey sur Meuse, diocèse de Toul ».

Le 22 juin 1550, le roi Henri II fit valoir son droit d’aubaine sur la succession française de Claude du LYS et en fit don aux frères HANDRESSON : « Aujourd’hui 22ème jour de juin l’an 1550, le roy étant à Saint Germain en Laye a donné et octroyé à Bernard et Gérard de HANDRESSON, frères, archers de la garde écossaise, l’aubaine des biens qui appartiennent à feu messire Claude DALLY, prêtre et natif du pays de Lorraine, décédé en ce royaume sans avoir obtenu dudit seigneur ni de ses prédécesseurs aucune lettre de naturalité ni congé de ses seigneurs ».

Le 22 septembre 1550, un accord fut rédigé entre « nobles hommes Gérard DANDRESSON, écuyer, seigneur de Lisle, d’une part, Didon DALY, veuve de feu Thouvenin THIRIOT, demeurant à Domprémy et Didier DALY, aussi écuyer, demeurant à Maxey-sous-Brixey, d’autre part » pour le rachat de « tous et chacun les biens successions échues au roi monseigneur par droit d’aubaine par la mort et trépas de feu messire Claude DALLY en son vivant curé dudit Domprémy, fils de ladite Didon, frère dudit DALLY … moyennant et parmi le prix et somme de 200 écus sols ».

Le 29 mai 1551, Didier DALLY, demeurant a Maxey sous Brixey, bailliage de Vosge, rédigea une requête à « la dame douairiere de Lorraine et au comte de Vaudemont ». La teneur est la suivante : « Didier DALLY, votre très humble et très obéissant vassal demeurant à Maxey-sous-Brixey, bailliage de Vosges, vous fait remonter que depuis un an entier ou environ feu messire Claude DALLY en son vivant curé de Domprémy sur Meuze, son frère, duquel il est seul héritier et luy auroit délaissé quelque peu d’héritages roturiers qu’il avait acquesté audit Domprémy. Sur lesquels héritages le procureur pour le Roy au lieu de Chaumont y auroit mis la main disant iceux acquêts être faits au Royaume, et que ledit feu son frère étoit nation Lorrain. Parquoy le Roy en auroit fait présent à un sien archer tenant lesdits héritages à luy acquis et résignés comme aubaine néanmoins que ledit suppliant ait en appointement mis ledit archer que luy coûte plus de 200 écus dont toutefois ledit procureur à cause d’office moleste [tourmente] journellement ledit remontrant aider de poursuivre le comte de SALM pour ses reprises dudit lieu de Maxey disant ledit procureur que feus les comtes de SALM en ont repris du Roy ce que totalement est inconnu audit remontrant. A cette cause retourne vers votre excellence, suppliant icelles avoir égard à ce que dessus et ordonner vos bons plaisirs afin que ledit remontrant ne perde son bien ce faisant il vous servira de bien en mieux et si priera Dieu pour vous ». Le procureur du Bassigny fut mandé afin « qu’il s’informe du fait mentionné en ladite requête et en avertisse les président et gens des comptes à Bar pour du par après nous faire ample rapport avec leur avis et y être pas nous ordonné comme verrons au cas appartenir ». Il donna sa réponse le 28 juillet 1551.

Didier du LYS décèda avant le 26 février 1552, date à laquelle Didon du LYS rédigea un acte donation à ses petits enfants : « noble femme Didon du LYS, vefve de feu Thouvenin THIERREL, demeurant à Dompremy-sur-Meuze, laquelle a recogneu que pour le bon amour qu’elle a et peut avoir de Olry COLLIN dict DESHAZARDS, au nom et comme administrateur des corps et biens de Jeanne du LYS sa femme, Claudin du LYS, Anthoine du LYS, encore Françoise du LYS, Didon du LYS, Colas du LYS, Barbe du LYS, Nicolle du LYS et François du LYS, tous enfants de feu noble homme Didier du LYS est que que ainsy plaist à ladicte donatresse, elle a donné et donne par donation irrévocable faite entre vifs audits enfants dudit feu Didier du LYS aux noms que dessus, à ce présents, stipulants et acceptants pour eux, leurs hoirs et ayants cause les héritages qui s’ensuivent assis et situés es bourgs et finages de Greux et Domprémy ».

En 1554, le receveur de Chastenoy et Neufchastel racheta une gagière due par Pierre de BRIXEY à Messire Claude THIERRIET du LYS, son beau-frère : « Faict icy despence de la somme de 28 frans 4 gros 8 deniers quil a paye a Didon DALLY mere et seule heritiere testamentatrix de feu messire Claude DALLY en son vivant pbre curé de Dompremy pour le rachapt de la gaigiere de la portion de seigneurie que Pieron de BRIXEY, exécuté a Blenod, avoit à Jubainville, par luy faicte audict DALY de longtemps avant avoir este execute et icelle portion de seigneurie acquise a nostre souverain seigneur et pour le reachapt des lettres dicelle gaigiere rendues audit receveur comme appert par lesdictes lettres et quictances dicelle Didon. Le tout cy rendu pour ce icy ».

Le 26 janvier 1557, la donation de Didon du LYS à ses petits enfants fut insinuée dans les registres du bailliage de Chaumont.

Aucun commentaire: