Louis-Michel ALMERAS-LATOUR avait hérité de son oncle (à la mode de Bretagne), le général et baron ALMERAS, du château de Genas. C'était une grande demeure flanquée d'une tour à une extrémité et entourée d'un grand parc (qui n'existe plus de nos jours). Le château porta plusieurs noms successifs : Mas de Mongenas, château de Veynes, château de la Tour.
Les SEROT-ALMERAS y passaient une partie de leurs vacances et étaient très attachés à ce coin du Lyonnais. Malheureusement, Louis-Michel ALMERAS-LATOUR s'étant ruiné au jeu, la propriété dut être vendue à sa mort, dans des conditions déplorables, avec les meubles qui s'y trouvaient, l'argenterie, et même, les tableaux de famille.
Château de la Tour à Genas, peint par Camille SAIN (collection R. JANIN)
Les propriétaires successifs du château et du domaine furent :
- Jean de GENAS, seigneur de Genas. Il vendit cette terre en 1302 et se fixa dans le Valentinois.
Armoiries de la famille de GENAS
- Floris de GARNIER, écuyer, seigneur de Genas en 1540, époux de Jeannette de DAMAS d'ESTIENGUES.
- Sa fille, Barbe de GARNIER, dame de Genas, épousa en 1555, Philibert de CORSANT, écuyer, seigneur de Bereins, Broces et, par cette alliance, de Genas.
- Alexandre CARLES, marchand de Lyon, acquiert la seigneurie de Genas et d'Azieu, le 20/07/1570.
- Dénombrement en juillet 1603, par noble Aymard CARLES ou CHARLES (fils d'Alexandre), chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, de la seigneurie d'Azieu et Genas, consistant en un vieux château situé en la plaine de Saint-Fonds, seigneurie acquise par décret par demoiselle Catherine Henry SAILLIERES, de laquelle il était héritier.
- Abel de LORAS, seigneur de Montplaisant, Chamagnieu et autres places, époux (le 28/04/1592) de Marguerite DU PRE de CHAMAGNEU, dame dudit lieu de Chamanieu, le Saix, Vernas, Genas, etc.
- Ennemond de LORAS du PRE (fils d'Abel), seigneur de Genas, vend, le 16/10/1646, ses terre d'Azieu et de Genas à Jean-François de GANDIL, qui devint alors, à son tour, seigneur de Genas. Il testa en 1665 et mourut sans postérité, instituant pour héritiers ses neveux : Renaud de REVILLASC, seigneur de Darne, et Pierre de REVILLASC de COLONNE. Le château resta alors la propriété de la famille de REVILLASC pendant plus d'un siècle.
- En 1789, le comte de REVILLASC doit abandonner le château. Le sieur OLAGNON, maire de Genas, s’érige alors en châtelain et réquisitionne à son profit le château de Veynes.
- En 1811, Louis ALMERAS, qui vient tout juste d'être créé baron de l'Empire (par lettres patentes du 27 septembre 1810), achète le château de Veynes.
Château de la Tour à Genas, peint par Camille SAIN (collection R. JANIN)
- A la mort du général et baron Louis ALMERAS, en 1828, sa soeur, Amélie ALMERAS, devient usufruitière du château alors qu'un petit cousin et filleul, Louis-Michel ALMERAS-LATOUR, en devient nu-propriétaire et hérite du titre de baron (mais il n'a que 17 ans). Il n'en aura la pleine propriété qu'en 1844 à la mort de sa cousine Amélie.
- Les années passent, Louis- Michel ALMERAS-LATOUR marie sa fille Claire et lui donne en dot à son mariage en 1865 "Le petit domaine de La Tour" qui se trouve derrière le château. Trop dépensier, Louis-Michel se ruine. En 1893, il doit alors vendre la propriété (dont il reste encore 80 hectares) à deux marchands de biens les sieurs BLOCK et MEYER. Sa fille Claire essaye de garder son "petit domaine" mais le vend à son tour en 1895.
- En 1906, Claude PEILLON cherche ce que l'on appelle aujourd'hui une résidence secondaire. Il rachète alors le château de Veynes dont le nom était devenu le château de la Tour suite au passage de la famille ALMERAS.
- En juin 1989, Emmanuel PEILLON décède. Quelques mois plus tard la décision est prise de vendre le Château de la Tour avec les terres qui l'entourent.
- L'acheteur est un dénommé Jean VITTET. Le nouveau propriétaire de la Tour commet l'erreur de congédier le gardien qui ne demandait qu'à rester. Cela se sait vite à GENAS et dans les environs qu'une maison est à l'abandon. Les premiers visiteurs se contentent de voler ce qui reste à voler: pierres et marbres des cheminées, quelques portes, etc ... Arrivent ensuite les pilleurs pour salir et casser, les boiseries des salons sont arrachées. Peu à peu, le château est laissé à l'abandon et, par manque d'entretien, le toit fin par s'écrouler. En 1995, la décision est prise de raser totalement les murs du château qui n'existe plus aujourd'hui.
Château de la Tour à Genas, peint par Camille SAIN (collection R. JANIN)
Sources :
- Archives familiales
- Derniers regards sur le château de Veynes, par R. JANIN, 1995
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