Apach, vendredi 20 janvier 1792, 9 heures du matin.
Je
vous souhaite le bonjour. Déjeunez ensemble de bon appétit. Vous voulez donc
toujours, mémère, me donner le bien qu'il faut pour que je sois citoyen actif.
C'est par bonté pour moi que vous agissez ainsi. Je suis bien reconnaissant de
tout ce que vous faites et de tout ce que vous me dites. Je tacherais de
mériter d'être citoyen actif ; c'est le plus beau don que vous puissiez me
faire. Mais il n'est pas besoin pour cela d'un si grand bien que celui auquel vous
pensez ; un seul champ suffit et pourvu que je possède ce petit coin de
terre qui paye trois journées de travail d'imposition, je serais heureux.
Portrait de Mme Durival, dite "mémère", mère adoptive de Joseph-Louis-Gabriel NOEL
Je
vous demande de bien volontiers ce petit morceau de terre, mémère mais rien
de plus. Je n'ai besoin que de vous, de ma belle-sœur et du petit ménage. À
part cela, le reste n'est rien. Nous allons manger la soupe et une bonne potée
de légumes. En l'écrivant, l'eau me vient à la bouche, car j'ai grand faim.
Adieu.
Source : Au temps des volontaires - 1792, lettres d'un volontaire de 1792 (Joseph-Louis-Gabriel NOEL), par Gabriel NOEL, Plon-Nourrit, 1912
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