dimanche 18 mars 2012

Offensive allemande de mars 1918

De suite après Pâques, l'offensive allemande se déclenche dans le Nord, à la charnière des armées française et anglaise. Elle est très violente et, si l'armée française résiste tant que bien mal, l'armée anglaise recule fortement. Un trou se forme qu'il faut boucher d'urgence par les réserves générales. Mais il s'agit de reconstituer rapidement celles-ci.

Nous embarquons à Baccarat et débarquons le lendemain à Clermont, dans l'Oise, entre Beauvais et Compiègne. L'offensive allemande menaçant Amiens, nous partons 48 heures plus tard en direction de cette ville et atteignons Boves. Amiens ayant tenu, on nous ramène vers le sud-ouest, à Poix, d'où nous repartons vers le Tréport où nous cantonnons 48 heures dans un petit village près d'Eu.

Les chevaux n'en pouvant plus, on fait faire, pour les ménager, des étapes à pied aux servants. Je m'en envoie une de 36 kilomètres et ce n'est pas une sinécure car les hommes, non entraînés à de telles marches, s'égaillent tout le long de la route ce qui, pour les rassembler, fait faire à l'officier commandant la colonne, nombre de kilomètres supplémentaires. Le soir, il m'a fallu faire appel à la force de mon ordonnance pour arriver à sortir de mes bottes mes chevilles enflées et le lendemain, au départ, j'ai bien cru ne pas pouvoir rentrer dans celles-ci.


Source : Quelques souvenirs de la guerre 14-18, par Joseph BERNARD-MICHEL

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