Chancelier de Bourgogne, chevalier, seigneur d'Authaume, Beauchamp, Ougné, Monetoy, Savoisy, Chaseux, Beaulieu, Saisy, Bragny, Monron, Salans, Fontaine-lez-Dijon, Pruzilly, Aymeries, Raismes, Virieu-le-Grand, Gergy, Muz, Chazeux, Ricey-le-Bas, partie de Chailly et de Polisot, et autres lieux. Il naquit en 1376 à Autun et fut baptisé à Notre-Dame, sa paroisse.
Portrait de Nicolas Rolin
("La Vierge du chancelier Rolin", par Jan Van Eyck vers 1434)
Nicolas Rolin était devenu l'un des avocats les plus célèbres de son temps quand il fut remarqué par Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, qui en fit son avocat auprès du Parlement de Paris en 1408, où on le trouve plus souvent qu'à Dijon. L'assassinat de Montereau l'éloigna de Paris, mais sa nomination comme chancelier par Philippe-le-Bon lui donna une place prestigieuse (et lucrative) de 1422 à 1461, années pendant lesquelles il représente notamment le duc dans dans de nombreuses négociations.
Il fut un mécène éclairé qui, même au faîte des honneurs, n'oublia jamais Autun, sa ville natale ; cette dernière connut à la fin du Moyen-Age un regain de prospérité, qu'elle dut en effet en grande partie au rôle important joué par Nicolas Rolin et son fils Jean, devenu cardinal : Nicolas érigea notamment l'église Notre-Dame-du-Châtel en collégiale avec un chapitre de onze chanoines. On lui doit également l'hôtel-Dieu de Beaune (fondé en 1443).
En premières noces, Nicolas Rolin fut partie prenante dans un triple mariage : en 1398 aura lieu en effet le mariage simultané d'Aimée Jugnot, mère du futur chancelier, avec Perrenet Le Mairet, bourgeois de Beaune, et Jean et Nicolas Rolin, ses deux fils, avec Jeannette et Marie Le Mairet, filles de son second mari. Vers 1398-1401, Aimée Jugnot, Jeannette et Marie Le Mairet meurent de la peste.
En secondes noces, Nicolas Rolin contracte mariage vers 1405 avec Marie de Landes (49177), morte avant 1413, probablement en couches ou en relevailles.
En troisièmes noces, Nicolas Rolin épousa en 1423 Guigonne de Salins († 1470). Il achète alors en 1423 la seigneurie d'Authumes et est fait chevalier l'année suivante par Philippe le Bon.
La frénésie d'achats de terre le saisit... En 1427, il achète la seigneurie de Chaseu à Jeanne de Longvy, et en 1430, celle de Monetoy (Epinac) à Pierre de Bauffremont ; en 1437, il se fait céder les seigneuries de Raismes et Aymeries - en Hainaut - par René d'Anjou ; en 1442, il achète la seigneurie de Savoisy à Pierre de Bauffrémont.
Il mourut le 18 janvier 1464, à 85 ans en sa maison d'Autun jouxtant l'église Notre-Dame, où il voulut être enterré avec sa deuxième femme, au pied du candélabre. Sa sépulture était couverte (en 1865) d'une grande lame de cuivre sur laquelle il est représenté armé, et sa femme auprès de lui. On y voit ses armoiries, la devise "deum time" et l'inscription suivante : "Cy gisent nobles personnes messire Nicolas Rolin, chevalier, seigneur d'Authume, et dame Guigone de Salins, sa femme, patrons de l'église de céans, et lesquels ont fondé les sept heures canoniaux, messes et autres divins offices, et trespassèrent à sçavoir ledict messire Nicolas le XVIII° jour de janvier mil quatre cent soixante et un et ladicte Guigone le .... jour du mois d...... l'an mil CCCC et LXX, priez Dieu pour eux". En 1998, la pierre tombale n'est plus dans l'église, dont le choeur est recouvert d'un pavement récent. En fait, sa troisième épouse est enterrée dans l'hôpital de Beaune, "dans la grande salle des malades", contre l'intention de son mari qui avait pensé partager sa sépulture avec elle.
En demandant successivement à Jan van Eyck et Rogier van der Weyden de peindre son effigie, le chancelier Rolin nous a donné l'occasion de confronter deux conceptions fort différentes du portrait chez ces deux maîtres des Pays-Bas. Van Eyck aborde ce visage avec une grande objectivité et les traits sont exactement rendus ; l'interprétation de van der Eyden est tout autre (voir photo), bien plus intense, offrant une vision stylisée de la physionomie du chancelier. Avec son regard sévère, ce dernier Rolin apparaît bien comme celui que le chroniqueur Chastellain décrit comme le "regardeur de tout", qui "ésoloit tout gouverner, tout seul, fust de guerre, fust de paix, fust en fait de finances".
Source : Mémoires de la Société Eduenne, T41, 1913, p31
Source : Mémoires de la Société Eduenne, T41, 1913, p31
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