dimanche 28 octobre 2012

ANNEE 1926 : CAMBRIOLAGE D'UCKANGE

Sabine et Claude grandissent sans histoire. Claude, blond comme les blés, aux cheveux rares que sa mère ramenait en crête au sommet de son crâne.

En mai, on me téléphone d'Uckange afin de me prévenir que mes parents venaient d'y être cambriolés. Etant à Cannes, il n'était pas question qu'ils reviennent. Je trouve la maison vidée de presque tous les objets qu’elle contenait. Des vêtements et du linge avaient aussi disparu.  Les voleurs avaient fait plusieurs voyages. Ils entraient en ouvrant les volets de la lingerie dont ils enlevaient une lame qu'ils remettaient en place après chaque visite. Ils avaient démastiqué un carreau de la fenêtre correspondante. Ils remplissaient une malle qu'ils passaient au-dessus du mur du jardin, côté Moselle.
 
Maison Bernard-Michel à Uckange
 
Peu après, en nous promenant à Metz avec votre mère, nous regardons la vitrine d'un petit antiquaire près du moyen Pont et, ma stupéfaction, j'aperçois le bénitier et l’écritoire de ma mère. Je vais le soir même en aviser la gendarmerie d’Uckange et nous relevons les empreintes de ces objets. Le lendemain, avec la gendarmerie de Metz, nous récupérons la plupart des objets chez cet antiquaire et d’autres, dont le cheval de Fratin que possède maintenant Edouard. Je traverse Metz, accroupi sur le siège arrière d'un taxi où le tout avait chargé, un gendarme à côté du chauffeur, un autre sur le marchepied. Je fais une entrée triomphale à la gendarmerie, poursuivi par les gosses du quartier, aux cris de : « vise celui-là, il s'est fait épingler... ».
 
Photo du fameux cheval de Fratin
 
En juillet, nous changeons la 5 CV trèfle Citroën contre une 7 CV Berliet torpédo.

Vacances à l’hôtel moderne de Jougne, bon hôtel à l’époque, devenu par la suite un centre familial où Sabine, Norbert et leurs enfants devaient passer eux-mêmes des vacances au cours desquelles ils firent la connaissance des Cathelineau.

Avec votre mère, nous faisons de nombreuses excursions dont la Dôle et le Suchet. Durant ce temps, Sabine et Claude étaient gardés par une vieille femme du pays qui leur faisait une peur bleue : il faut dire qu'elle avait tout de la fée carabosse.

En octobre, André L'HOTTE, né au début de l'année, meurt accidentellement à Limoges où je vais assister à la messe d'ange, et soutenir ma soeur et mes parents bien courageux mais profondément touchés.

Source : Quelques souvenirs de famille, par Joseph BERNARD-MICHEL
 

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