mercredi 16 mai 2012

Jeanne SEROT-ALMERAS-LATOUR (1870-1943)

Par son père (Louis Maurice SEROT), Jeanne SEROT-ALMERAS-LATOUR était Lorraine alors que par sa mère (Claire ALMERAS-LATOUR), elle était dauphinoise. Née à Genas le 27 juillet 1870, à la veille de la guerre, son père, alors procureur à Rethel, venu pour le baptême, eut beaucoup de mal à rejoindre son poste. Il régnait partout la plus grande confusion et les fausses nouvelles pullulaient. Elle eut une enfance très heureuse entre un père qui adorait ses enfants mais ne leur passait rien et une mère très gaie, remarquable musicienne et très pieuse. Après Rethel et Nîmes, Louis Maurice SEROT fut nommé conseiller à Nancy où Jeanne acheva ses études au Sacré-Coeur de Nancy.


Jeanne perdit son père en 1894 et épousa Auguste BERNARD-MICHEL en 1896. C’était une jolie femme, grande, bien prise dans sa taille, intelligente et distinguée. Bien qu'elle fut sévère à l’égard de ses enfants (Joseph et Elisabeth), c'était pour leur bien. Elle surveillait de très près leur éducation, leurs études et leur donna le goût du travail. Elle se dévoua sans compter lorsque son fils Joseph fit une mauvaise grippe et qu'il fallut l'emmener trois mois en Suisse pour le retaper. Elle se fatigua tellement qu'elle en tomba malade d'une pleurésie sèche qui lui laissa une santé fragile jusqu'à ses derniers jours. Elle fut très courageuse en laissant Joseph s'engager au début de 1915. Elle avait d'ailleurs une très grande force de caractère et le montra après le mariage malheureux de sa fille Elisabeth et à la mort de celle-ci. Elle usa sa santé en s'occupant des enfants d’Elisabeth avec un dévouement sans bornes.



La mort d’Auguste BERNARD-MICHEL lui porta un nouveau coup et, à partir de ce moment, elle fit des congestions pulmonaires qui ruinèrent sa santé. La guerre de 1939-1940 l'obligea à quitter Nancy pour suivre le ménage de son fils Joseph à Libourne, puis à Grenoble. Lorsque Jospeh fut nommé à Montpellier, puis à Marseille, Jeanne alla s'installer à Nice, en pension de famille, près de sa belle-soeur SEROT-ALMERAS-LATOUR. En novembre 1942, elle prit froid à Nice et fit une forte congestion pulmonaire, compliquée d'urémie. En janvier, elle parut se remettre, mais son organisme était trop usé et, dans les premiers jours de février, sa belle-soeur SEROT-ALMERAS-LATOUR appelait Joseph BERNARD-MICHEL qui passa 8 jours à son chevet.


Elle s'affaiblissait de jour en jour. Le médecin vint la voir le 18 février 1943 au soir et ne laissa aucun espoir. Elle conservait toute sa connaissance et sa verdeur esprit et ne se plaignait pas malgré ses souffrances. Au moment où Joseph la quitta pour aller dîner elle lui dit "tu as toujours été un excellent fils. Merci de tout ce que tu as fait pour moi". Une heure après, lorsqu’il revenait, il la retrouvait dans le coma. Elle ne se réveilla pas et s'éteignit doucement, le lendemain à 10 heures. Ce fut un grand chagrin pour Joseph. C'est au moment de la séparation que l'on réalise tout ce que peut comporter l'amour maternel.

Source : Quelques souvenirs de famille, par Joseph BERNARD-MICHEL

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