lundi 28 mai 2012

Gabriel de RAVINEL, mort pour la France en 1917

Fils d’Edouard Dieudonné de RAVINEL et de Marie NOEL, neuvième d'une famille de 10  enfants, Gabriel de RAVINEL avait seulement quatre ans à la mort de son père. A cette période, sa soeur aînée, Noémi de RAVINEL, qui était âgée de seize ans, très intelligente, se préparait à passer son brevet supérieur ce qui à l'époque ouvrait le droit à professer dans l'enseignement secondaire des collèges féminins.


Par le baron de l'ESPEE, parent et ami de la famille, Marie NOEL eut la possibilité de faire entrer sa fille comme gouvernante des deux dernières filles du comte de Paris (petit-fils de Louis-Philippe) :
- Isabelle, qui épousa par la suite le duc de Guise,
- Louise, qui épousa un infant d'Espagne.

Ceci aida Marie NOEL à élever ses enfants et Gabriel de RAVINEL à préparer Saint-Cyr où il fut reçu. Il en sortit comme sous-lieutenant et fut affecté au 160ème régiment d'infanterie à Toul, où il était encore lieutenant lors de son mariage avec Marie CHATILLON, le 26 septembre 1899. Gabriel de RAVINEL était très aimé de ses nombreux parents et amis. Il adorait ses enfants. Il se dévoua énormément aux jumelles Lousette et Sabine, nées prématurément à 8 mois de grossesse. A l'époque, il n'y avait pas de couveuses et, dans la maison qu'il occupait alors à Remiremont, il avait transformé une chambre en couveuse où il entretenait constamment une température appropriée. Si la petite Sabine devait décéder, Lousette fut sauvée par son père.

Photo de famille, Sommerviller, La Ruche, 1989
De gauche à droite : Gabriel de Ravinel, Jeanne et Henri Chatillon

Gabriel de RAVINEL quitta Remiremont pour prendre le commandement d'un bataillon au 90ème régiment d'infanterie à Soissons. C'est là que la guerre le surprit en 1914, alors que sa femme et ses filles étaient à Terville et son fils Hubert à Sommerviller chez ses tantes. Il partit sans savoir si sa femme et ses filles avaient pu quitter Terville suivant les instructions qu'il avait envoyées. Ayant une haute idée de son rôle d'officier, il se dévoua sans compter. Blessé une première fois légèrement en 1914, il reprit très rapidement son poste. Fin 1916, il fut grièvement blessé au bras et on le lui sauva d'extrême justesse, ce qui lui valut, en 1917, une rééducation de longue durée qu'il passa dans la Drôme où il put être réuni quelque temps avec sa famille.

Photo de famille, Sommerviller, La Ruche, 1900
Gabriel de Ravinel, Jeanne Chatillon et leur fille Isabelle


A la suite de cette grave blessure, il fut affecté comme instructeur à une école de l'arrière pour quelques mois. Mais, jugeant qu'il n'était pas assez handicapé pour rester à l'arrière, il refusa cette affectation et redemanda le commandement d'un bataillon à l'avant. Il rejoignit celui-ci au Chemin des Dames en juin 1917. Le 12 juillet 1917, un obus devait le blesser mortellement au cours d'une reconnaissance.



Gabriel de RAVINEL reçut la croix de guerre 14-18 et fut fait chevalier de la légion d'honneur. Il fut aussi cité à l'ordre de l'armée : "Remarquable officier supérieur, deux fois cité au cours de la campagne, et dont l'esprit de devoir et l'entrain au feu étaient au-dessus de tous les éloges. Tué au cours d'une reconnaissance dans un secteur particulièrement dangereux".

Source : Quelques souvenirs de famille, par Joseph Bernard-Michel

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