Ce qui est passionnant dans la généalogie, c'est de tenter de lever le voile sur des mystères. Et il en est un qui me résiste depuis de nombreuses années : celui de la famille ALMERAS-LATOUR.
Armoiries de la famille Alméras La Tour
Pourquoi François-Joseph ALMERAS (1742-1794), avocat à la Cour de Vienne, conseiller du roi, premier échevin de Vienne, a-t-il ajouté ce surnom "de LA TOUR" ou "LA TOUR" à son patronyme ?
Pour se démarquer des nombreux autres ALMERAS, et notamment de son frère Jean-Baptiste ALMERAS comme lui homme de robe ? Assurément. C'était d'ailleurs une pratique courante à cette époque.
Mais pourquoi avoir choisi d'ajouter "LA TOUR" ?
D'après Roger Dufroid (1), c'était le nom sous lequel était connue la maison qu'il avait acheté à Chuzelles (aucune source n'est malheureusement associée à cette affirmation).
J'ai voulu vérifier cette information. Cependant, j'ai cherché en vain ... Je n'ai rien trouvé pour le moment. Le seul document dans lequel cette maison de Chuzelles est nommée "Maison Latour", c'est le cadastre napoléonien de 1825. Mais sur ce cadastre, ce sont les noms des propriétaires des maisons qui sont écrits : on trouve la "Maison Massard", la "Maison Couturier", etc ... Or, à cette époque, les ALMERAS pouvaient aussi bien apparaitre dans les registres officiels sous les dénominations "ALMERAS", "ALMERAS-LATOUR" ou "LATOUR". Par exemple, en 1811, dans la délibération municipale de la commune de Jardin du 28 septembre, on voit apparaitre "aux demoiselles ALMERAS". En 1824, dans la délibération du 27 septembre, on voit "le sieur LATOUR, avocat à Vienne ... absent".
Bref, en conclusion, la dénomination "maison Latour" dans le cadastre napoléonien de 1825 ne signifie absolument pas que cette maison était connue sous ce nom au début du 18ème siècle (avant son achat par François-Joseph ALMERAS).
D'ailleurs, pour ma part, je pense que cette maison n'a jamais porté de nom particulier (je ne l'ai jamais vu citée sous le nom de "maison Latour", y compris dans le cas de l'esquisse dessinée par Camille SAIN dont le titre est "Chuzelle, maison maternelle" et non pas "Chuzelle, maison Latour").
En conclusion, le mystère de l'origine du surnom "LA TOUR" reste donc entier ...
Aux 18ème et 19ème siècles, l'ajout de surnoms (avec un trait d'union ou avec une particule) était fréquent. Plusieurs possibilités s'offraient aux familles pour le choix du nom composé :
1/ Le nom était suivi d'un nom de possession : château, terre, ...
2/ Le nom était suivi du nom d'une famille prestigieuse présente dans l'ascendance.
3/ Le nom était précédé du prénom de l'ascendant célèbre ou marquant (cas de la famille CASIMIR-PERIER en référence à Casmir PERIER, banquier et homme politique célèbre).
Nous pouvons immédiatement écarter la dernière possibilité dans le cas des ALMERAS-LATOUR pour ne s'intéresser qu'aux 2 premières.
PISTE 1 : "LA TOUR" COMME NOM D'UNE POSSESSION DE FRANCOIS-JOSEPH ALMERAS
Concernant cette première piste, il faut trouver une possession nommée "La Tour" qu'aurait acheté François-Joseph ALMERAS au 18ème siècle ou dont il aurait hérité par le biais de ses parents ou de sa femme. D'après Ghislaine Richard (2), les possessions de la famille Alméras-Latour étaient les suivantes :
1/ A Vienne. Place Ferréol, 2 maisons figurant au cadastre sous les numéros 96 (ancienne maison abbatiale) et 90. Place Saint-Paul, 1 maison. Rue de la Bobe, 1 maison.
2/ A chuzelles, un tènement sis aux "Bourelières" (bâtiments d'habitation dont la fameuse "Maison Latour" et terres environnantes.
3/ A chuzelles, un tènement dit "des Verdières" (bâtiments d'habitation et terres environnantes).
D'après Roger Dufroid (1), c'était le nom sous lequel était connue la maison qu'il avait acheté à Chuzelles (aucune source n'est malheureusement associée à cette affirmation).
J'ai voulu vérifier cette information. Cependant, j'ai cherché en vain ... Je n'ai rien trouvé pour le moment. Le seul document dans lequel cette maison de Chuzelles est nommée "Maison Latour", c'est le cadastre napoléonien de 1825. Mais sur ce cadastre, ce sont les noms des propriétaires des maisons qui sont écrits : on trouve la "Maison Massard", la "Maison Couturier", etc ... Or, à cette époque, les ALMERAS pouvaient aussi bien apparaitre dans les registres officiels sous les dénominations "ALMERAS", "ALMERAS-LATOUR" ou "LATOUR". Par exemple, en 1811, dans la délibération municipale de la commune de Jardin du 28 septembre, on voit apparaitre "aux demoiselles ALMERAS". En 1824, dans la délibération du 27 septembre, on voit "le sieur LATOUR, avocat à Vienne ... absent".
Maison Latour dans le cadastre de 1825
(Source : Une magistrale famille : Alméras-Latour, G. RICHARD, Cahier n°16 de "Chuzelles histoire et patrimoine")
Bref, en conclusion, la dénomination "maison Latour" dans le cadastre napoléonien de 1825 ne signifie absolument pas que cette maison était connue sous ce nom au début du 18ème siècle (avant son achat par François-Joseph ALMERAS).
D'ailleurs, pour ma part, je pense que cette maison n'a jamais porté de nom particulier (je ne l'ai jamais vu citée sous le nom de "maison Latour", y compris dans le cas de l'esquisse dessinée par Camille SAIN dont le titre est "Chuzelle, maison maternelle" et non pas "Chuzelle, maison Latour").
Esquisse de la maison Latour par Camille SAIN
En conclusion, le mystère de l'origine du surnom "LA TOUR" reste donc entier ...
Aux 18ème et 19ème siècles, l'ajout de surnoms (avec un trait d'union ou avec une particule) était fréquent. Plusieurs possibilités s'offraient aux familles pour le choix du nom composé :
1/ Le nom était suivi d'un nom de possession : château, terre, ...
2/ Le nom était suivi du nom d'une famille prestigieuse présente dans l'ascendance.
3/ Le nom était précédé du prénom de l'ascendant célèbre ou marquant (cas de la famille CASIMIR-PERIER en référence à Casmir PERIER, banquier et homme politique célèbre).
Nous pouvons immédiatement écarter la dernière possibilité dans le cas des ALMERAS-LATOUR pour ne s'intéresser qu'aux 2 premières.
PISTE 1 : "LA TOUR" COMME NOM D'UNE POSSESSION DE FRANCOIS-JOSEPH ALMERAS
Concernant cette première piste, il faut trouver une possession nommée "La Tour" qu'aurait acheté François-Joseph ALMERAS au 18ème siècle ou dont il aurait hérité par le biais de ses parents ou de sa femme. D'après Ghislaine Richard (2), les possessions de la famille Alméras-Latour étaient les suivantes :
1/ A Vienne. Place Ferréol, 2 maisons figurant au cadastre sous les numéros 96 (ancienne maison abbatiale) et 90. Place Saint-Paul, 1 maison. Rue de la Bobe, 1 maison.
2/ A chuzelles, un tènement sis aux "Bourelières" (bâtiments d'habitation dont la fameuse "Maison Latour" et terres environnantes.
Chuzelles, maison Latour sise aux Bourelières (source : google maps)
3/ A chuzelles, un tènement dit "des Verdières" (bâtiments d'habitation et terres environnantes).
Chuzelles, les Verdières (source : google maps)
4/ A chuzelles, un tènement sis à "Côte Renard" (bâtiments d'habitation dont une "Maison Alméras-Latour" et terres environnantes).
Chuzelles, maison Alméras-Latour sise à Côte Renard (source : google maps)
5/ A chuzelles, un tènement sis à Gruyère et Folatière, appelé "domaine de Tiers" ou "maison Massard" (bâtiments d'habitation et terres environnantes).
Chuzelles, domaine Tiers (source : google maps)
6/ A chuzelles, quelques autres terres sans bâtiments.
Sur la carte suivante, on peut voir l'emplacement de ces 4 propriétés de Chuzelles.
Carte avec les 4 propriétés de François-Joseph Alméras de La Tour à Chuzelles (source : google maps)
Aucun lien n'apparait entre ces propriétés et le nom "LATOUR".
En continuant mes recherches, j'ai pu trouvé deux écarts de Chuzelles portant le nom "LA TOUR" (voir les localisations sur la carte présentée ci-dessus). Cependant, aucune de ces 2 propriétés n'appartenait à la famille ALMERAS. :
a/ un ancien moulin situé à Boussole dénommé "La Tour"
Chuzelles, La Tour de Boussole (source : google maps)
b/ un écart au sud de Mons dénommé "La Tour"
La Tour, écart de Chuzelles (source : google maps)
Toutes ces informations me laissent à penser qu'il faut écarter la possibilité d'une possession de François-Joseph ALMERAS, nommée "LA TOUR", qui lui aurait servi de justificatif à son surnom.
Il faut donc maintenant explorer la seconde piste : celle d'une famille ascendante prestigieuse du nom de LA TOUR.
Suite au prochain épisode ...
(1) Une Famille viennoise aux XVIIIème et XIXème siècles : les Alméras et leurs alliances, R. DUFROID, Bulletin de la Société des Amis de Vienne : recueil annuel N° 85.
(2) Une magistrale famille : Alméras-Latour, G. RICHARD, Cahier n°16 de "Chuzelles histoire et patrimoine".
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