Quand les prélats s'octroyaient le droit de monter au 7ème ciel ...

Elle est maintenant révolue, l'époque où certains prélats étaient bien loin d'être des saints !!!! Et il n'était pas bon se mettre en travers de leur chemin !!!! Pour preuve, l'anecdote suivante concernant la famille de WIDRANGES, ruinée par l'évêque Conrad BAYER de BOPPART à la suite d'une histoire peu catholique ...

Au début du XVème siècle, Hannibal de WIDRANGES coulait des jours heureux dans sa lorraine natale. Il était issu d'une famille d'ancienne chevalerie qui possédait quelques fiefs en l'évêché de Metz. Il était seigneur de Vidranges, Nallanges et Waltemianges, mais aussi, bailli de l'évêché de Metz et Maître d'Hôtel de l'Evêque Conrad Bayer de Boppart.

Armoiries de l'évêque Conrad Bayer de Boppart

Tout allait pour le mieux pour Hannibal de WIDRANGES jusqu'au jour où ce prélat tenta de séduire sa femme. Hannibal, furieux, décida alors d'enlever l'évêque (opération risquée ... Il était tout de même son suzerain !!!) et de le jeter dans les cachots du château de Vidranges où il le retint quelques temps prisonnier.

Hannibal et son fils Hanus l'en tirèrent ensuite et le conduisirent la nuit dans une forêt proche de Hombourg où ils le laissèrent en liberté : ils pensaient n'avoir rien à redouter de lui, puisqu'ils n'avaient jamais paru sans masque en sa présence. Mais l'évêque, à force de perquisitions, découvrit qu'il avait été détenu au château de Widranges ; il fit démolir et ruiner cette maison-forte et confisqua tous les biens d'Hannibal qui se réfugia à la cour d'Isabeau de Lorraine, femme du Roi René, et devint le gouverneur de ses deux fils.

Armoiries de la Maison de Widranges

Plusieurs rejetons de cette maison ont été reçus dans les chapitres nobles après production de leurs titres de noblesse, et le duc René II donna, le 3 juillet 1486, à Humbert de Widranges, chevalier, qui avait été échevin aux assises de Lorraine en 1470, des lettres patentes d'attestation d'ancienne chevalerie et gentillesse. Dans ces pièces, il rappelle que c'est "par quelques haine et malveillance que l'evesque luy portoit le expulsa et fict ledict Evesque demolir et ruyner ladicte maison sans jamais avoir forfaict".

Source : Annuaire de la Noblesse de France, 1859, pp 212-217