vendredi 18 mai 2012

Terville : maison des Châtillon

La famille CHATILLON, dont est issue votre grand-mère de RAVINEL, était originaire d'Etain et s'est fixée à Terville lors du mariage de l'arrière-grand-père de votre mère avec mademoiselle de LATOUCHE, petite fille du marquis de SAINT-BLAISE qui possédait un petit castel que certains d'entre vous ont connu à Daspich, le long de la route de Thionville à Florange, en bordure du passage à niveau du chemin de fer de WENDEL. Ce petit castel a d'ailleurs été démoli en 1965 et ses pierres ont été utilisées pour la restauration du château de Luttange. La maison de Terville donne sur une rue située derrière l'église de Terville. L'entrée donne sur une large cour où se dressent deux tilleuls bicentenaires. Face à l'entrée se trouvent un pigeonnier et une remise avec dépendances.


Propriété de la famille CHATILLON à Terville

Un grand jardin entoure les autres côtés de la propriété, avec potager et verger où, jusqu'à la mort de l'oncle Henri CHATILLON, on pouvait trouver toutes sortes de cerises depuis les plus printanières jusqu'aux plus tardives. Comme tout bon Lorrain, votre arrière-grand-père CHATILLON possédait des vignes à Guentrange et allait les visiter fréquemment à pied, tout comme votre arrière-grand-père BERNARD-MICHEL avait des vignes à Justemont et à Guentrange. C'était d'ailleurs un véritable luxe car il ne fallait compter sur une bonne récolte et un vin de qualité qu'une année sur huit. Aussi ce luxe fut-il abandonné bien avant la guerre de 1914.

Parc CHATILLON à Terville

Votre mère, malgré l'occupation allemande, allait chaque année passer un mois de vacances avec sa mère et ses soeurs chez ses grands-parents à Terville. Elle était très gâtée par son grand-père qui l'admirait beaucoup. C'est ainsi que votre grand-mère et ses trois filles (votre oncle Hubert étant heureusement à la Ruche) furent prises à Terville par la déclaration de guerre, sans obtenir des allemands l'autorisation de rejoindre la France en passant par la Suisse. Privées de nouvelles de leur mari, de leur père et d'Hubert, elles vécurent des jours d'angoisse d'autant que les bruits les plus fantaisistes circulaient sur le sort réservé aux Français se trouvant en Lorraine annexée. De fait, en septembre 1914, on vint les chercher et on les dirigea sur Coblence où de nombreux Lorrains étaient mis en résidence forcée à la forteresse d'Ehrenstadt. Leur asile provisoire fut un couvent de soeurs franciscaines.


Votre grand-mère fit naturellement démarches sur démarches pour obtenir un laissez-passer pour la Suisse : aucune d'elles n'aboutissait. Mais, persévérante, votre grand-mère finit par tomber sur un officier allemand dont le fils avait un ami français qui, de ce fait, fut plus compréhensif et lui donna un sauf-conduit leur permettant de quitter l'Allemagne. Il était temps car, une heure après le départ de votre grand-mère, un télégramme arrivait au couvent interdisant à l'officier de laisser partir ses hôtes français. Mais ceux-ci avaient pu regagner la Suisse puis Nancy avec, à leur arrivée, une simple camomille comme réconfortant.

Tombe de la famille Chatillon au cimetière de Terville


Revenue veuve de guerre à Terville avec ses enfants (en 1919), votre grand-mère y retrouva sa mère dont la santé avait beaucoup souffert des épreuves morales qu'elle avait subies, sans aucune nouvelle des siens, ayant seulement appris la mort de son gendre. Elle devait décéder peu après ayant eu la joie de revoir ses enfants et de savoir Terville redevenu français. C'est à Terville que votre mère prépara ses soeurs au certificat d'études où elles furent reçues. En 1920, la propriété revint à l'oncle Henri CHATILLON qui y habita jusqu'à sa mort en 1952. Elle appartient maintenant à Pierre CHATILLON, cousin germain de votre mère.

Source : Quelques souvenirs de famille, par Joseph Bernard-Michel, 1981


Témoignage de Mr Lucien LEONARD, fondateur de l'association "les amis de Palmarin" :

"Pourquoi avoir choisi la maison Châtillon pour les ecclésiales ? C'est pour moi un retour en enfance que j'effectue sur moi-même. Ma grand-mère, Marie Virginie LEONARD, née FILSTROFF, entre, à l'âge de 14 ans, au service de Madame Châtillon en 1894. Avant son mariage en 1902, elle devient la 1ère Dame de compagnie de Madame.

Mon enfance est bercée par ses récits sur la famille du Château et chaque jour, Mademoiselle Marie, gouvernante de Monsieur Henry Châtillon vient, vers 17H, à la ferme de mes parents, remplir son bidon de lait. Nous sommes appelés à lui présenter nos salutations. En récompense, Mademoiselle Marie nous offre quelques fraises ou framboises enveloppées dans une feuille de rhubarbe.

Mon père, Camille LEONARD, exploitait les terres Châtillon et, de ce fait, il bénéficiait de l'usage des granges et greniers, des dépendances de la ferme attenante au château.

Premier adjoint au maire de Terville, mon père était l'intermédiaire particulier de Monsieur Châtillon pour les relations avec la Mairie.

Oublié de la population Tervilloise, largement renouvelée depuis la disparition du dernier membre résidant de la famille en 1952, j'ai voulu exhumer cette famille de l'oubli en rapportant les faits et bienfaits des hôtes de ce jour".


Source :  "l'histoire de la famille Châtillon, bienfaitrice de Terville".
http://www.terville.fr/ckfinder/userfiles/files/actus/livert%20Eccl%C3%A9siale%202011.pdf



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