mardi 14 février 2012

Saint Pierre FOURIER, réformateur des chanoines réguliers de Lorraine et fondateur de la congrégation de Notre-Dame

Réformateur des chanoines réguliers de Lorraine, et instituteur des religieuses de la congrégation de Notre-Dame du même ordre, établies en Lorraine et ailleurs, étoit né à Remiremont, ville du diocèse de Toul, le 30 novembre 1565, de Dominique FOURIER, marchand médiocrement favorisé des biens de la fortune, mais d’une rare piété. Après qu’il eut appris les éléments de la langue latine, il fut envoyé pour continuer ses études à l’université de Pont-à-Mousson, où il étudia en rhétorique sous le P. BAUNI, et en philosophie sous le P. SIRMOND. Il fit en peu de temps de tels progrès, qu’outre la langue latine, la grecque lui vint aussi familière que sa langue maternelle. Dès lors il commença à pratiquer diverses exercices de piété, de jeûne, d’abstinence, de mortification, de prières, qu’il continua et augmenta dans la fuite.

Portrait de saint Pierre FOURIER

Ayant achevé son cours de philosophie, il entra à l’âge de 20 ans en 1585 dans l’abbaye des chanoines réguliers de Chaumouzey, assez voisine de Mirecourt, et alors tombée dans un assez grand relâchement, de même que la plupart des autres monastères de Lorraine. Après sa profession, il fut envoyé de nouveau à Pont-à-Mousson, pour y étudier en théologie. Il y lia une étroite amitié avec deux personnages qui étoient animés, comme lui, de l’esprit de pénitence, et que Dieu avoit destinés à la réforme de leurs ordres. Le premier étoit Dom Didier de la COUR, bénédictin de l’abbaye de S. Vanne de Verdun, et l’autre le R.P. SERVAIS de Lairvels, qui dans la suite devint abbé de Sainte-Marie-aux-Bois, et réforma l’ordre de Prémontré.

Le père fourier, le retour au monastère de Chaumouzey, il reprit ses exercices de pénitence et de mortification avec plus de ferveur qu'auparavant ; et comme si la manière de vivre condamner le relâchement de ses confrères, il y essuya de leurs parents beaucoup de contradictions. Il les souffrit jusqu'a l'âge de 30 ans avec beaucoup de patience ; mais ses parents, touchés de mauvaises manières qu'on avait pour lui, lui procurèrent un bénéfice. On lui offrit les cures de Nomény, de Saint-Martin du Pont-à-Mousson, et celle de matin court près Mircourt : il accepta la dernière par le conseil du père fourier jésuite, son parent et son directeur. Mataincourt était un assez petit lieu, dans le principal commerce consistait en dentelle, et s'étendait jusqu'à la ville de Genève ; ce qui avait introduit dans Mataincourt l'esprit d'erreurs et de libertinage.

On conserve dans l'archive de la collégiale d'Haussonville, l'original de l'acte, que le vénérable Pierre Fourier donna au chanoine de ce lieu, auquels appartenait cette paroisse, en ces termes : ce 28 de mai 1597, je, Pierson Fourier religieux de Chaumouzey, par la licence de mon révérend père abbé, et accepter des Messieurs les vénérables prévôt et chanoines d'Haussonville, la vitairie de Mataincourt, vacante par la mort de feu M. Demange Bridart, dernier pocesseur d'icelle, sur les conditions ci-dessus portées ; lesquelles j'ai promis observer, et me contenter de ce que les susdits Bridart et autres sieurs prédécesseurs vicaires ont tenu au lieu de Mataincourt, touchant les frais et revenus du bénéfice ; en foi de quoi, j'ai signé les présentes les ans et jours que dessus ; signer, Pierre FOURIER, avec paraphe. Et étant à Toul devant Sylvestre Notaire le pénultième mai 1597, il reconnut que cette pure n'était ni régulière, ni indépendante de l'abbaye de Chaumouzey, et qu'il renonçait au droit ils pouvaient prétendre contre les dits vénérables de demander portion congrue.

Dans la suite, c'est-à-dire en 1630, les chanoines réguliers de Belchamps échangèrent la cure de Saint-Médard, ou de Saint-Marc devant Baillon, contre celle de Mataincourt, qui demeura aux chanoines réguliers, qui y entretiennent à présent une petite communauté. Cet échange fut agréé et confirmé par le cardinal Nicolas François, évêque de Toul, le 12 janvier 1632.

Le père Fourier s'étant chargé de la cure de Mataincourt, ici fleurir la piété, réforma les abus, réconcilient à les familles, qui était en dissension, et rendit sa paroisse le modèle des autres du diocèse. Il avait ébauché, étant curé, un ouvrage intitulé, pratiques des curés, qu'il n'acheva pas, et dont on n'a pu rassembler que 24 feuillets, chargé de quantité de passages des pères. Le chapitre premier de la vingt-troisième session du concile de Trente, devait servir de fondement à son traité. Il a aussi composé les statuts des chanoines réguliers de la congrégation de Saint-Sauveur, dont il est le réformateur, et ceux des dames de la congrégation, dont il est l'instituteur.

Il mourut à Gray, où il s'était retiré pendant les guerres de Lorraine, le 9 décembre 140. Il a été béatifié par les Bulles du 29 janvier 1730.

On a imprimé à Vienne en Autriche, et ensuite à Nancy, un petit ouvrage intitulé Imago boni Parochi, feu acta praecipue Parochialia B. Petri Forerii. C'est une idée de sa vie, et de la conduire qu'à son exemple, doit tenir un bon curé.

Les révérends pères chanoines réguliers de Lorraine ont recueilli des lettres, que le révérend père FOURIER a écrit à différentes personnes, et on ont composé un recueil qui peut à fournir trois volumes in-folio : elles sont entre les mains du révérend père Danget, qui a pris soin de les copier.

Source : Histoire de Lorraine, par Dom CALMET.


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