Né à Mersch le 25/12/1778, cet homme intelligent, entreprenant et original, qui tenait auberge comme son frère, fut à deux reprises bourgmestre de sa ville natale : du 26/12/1812 (en remplacement de Simon NEUENS) au 06/08/1828 et du 29/12/1843 au 03/06/1845. Avant l'élection de SERVAIS à la présidence de la mairie, les séances du Conseil Communal eurent lieu successivement à l'église sécularisée, à Lintgen, au « Grommeschhaus » à Mersch et enfin à l'auberge SERVAIS.
Portrait d'Emmanuel Jean Antoine Servais
En 1813, lors de l'avancé des Alliés vers Paris, Mersch fut occupé par les troupes russes. La disparition d'un courrier russe ayant failli provoquer des représailles, le maire SERVAIS eut la chance d'avoir à faire à un commandant russe assez raisonnable pour éluder toute difficulté.
Quand Guillaume Ier - à l'instar de ce qui existait déjà dans les provinces septentrionales - constitua également pour les provinces méridionales des commissions d'agriculture, SERVAIS fut nommé le 28/06/1818 membre de la première Commission Provinciale dont la mission était « d'éclairer les pouvoirs publics sur les mesures propres à favoriser l'agriculture ».
Du 01/06/1822 au 05/03/1831, il faisait partie des Etats Provinciaux, Ordre des campagnes.
D'après ce que raconta son petit-fils Ernest, Antoine SERVAIS avait pris pendant un certain temps l'habitude de se rendre à la mairie suivi d'une oie qui l'accompagnait tous les jours à son bureau.
Maison Servais à Mersch
Quand il se trouvait à table avec son frère Bernard - ce célibataire invétéré qui continuait à demeurer à Mersch quand Antoine alla s'installer à Weilerbach - chacun avait une bouteille de vin devant soi. Mais c'est réciproquement qu'ils se versaient leur rasade, « jamais l'un d'eux n'eut songé à se servir soi-même ».
En 1830, le gouvernement belge nomma Antoine SERVAIS juge de paix, en remplacement de l'orangiste Henri HEUARDT. Sous le régime HASSENPFLUG (août 1839), il fut destitué, payant, comme le fit remarquer A. CALMES, pour son fils Emmanuel, co-rédacteur de l'Echo du Luxembourg d'Arlon.
Une acquisition importante, datée du 09.12.1832, fut celle des forges de Weilerbach avec dépendances dont le château et la belle maison qui a pu être sauvée des désastres causés par la dernière guerre mondiale.
Le château de Weilerbach
A la même occasion, SERVAIS se rendit acquéreur du moulin de Ferschweiler. Tout près de cette localité se trouvait le « Diesburger Hof », ferme d'une noble conception architecturale construite en 1736, et que SERVAIS acquit le 19/12/1846.
Le 07/07/1852, par devant le notaire NELS de Bitbourg, Antoine SERVAIS et son épouse firent donation à leurs enfants des biens énoncés et estimés comme suit :
- les forges de Weilerbach et le moulin de Ferschweiler 35733 thalers
- les magasins des forges etc 33806 thalers
- la ferme de Diesbourg avec dépendances 8800 thalers
- les créances diverses 38625 thalers
- 28 parcelles mesurant environ 184 jours 5333 thalers
On connaît d'Antoine SERVAIS deux lettres ouvertes publiées au « Luxemburger Wort » des 04 et 26/12/1853. Quant aux lettres privées laissées par Antoine SERVAIS - « soignées comme style et écriture » - elles sont intéressantes à plus d'un point de vue : non seulement elles témoignent de la parfaite harmonie qui régnait encore à ce moment au sein de la famille et de la vénération des descendants pour l'ancêtre, mais elles éclairent aussi « par des détails peu connus aujourd'hui, plus d'une page de l'histoire du Grand-Duché, concernant les changements politiques et économiques, surtout après 1839 ».
Antoine SERVAIS décéda le 21/12/1859.
Source : biographie nationale du pays de Luxembourg, fascicule 20, les familles Servais par Jules Mersch
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