En faisant mes recherches généalogiques, il m'arrive de tomber sur des notices nécrologiques ou biographiques de personnes notables liées aux familles que j'étudie. J'aime les publier car elles font revivre, l'espace d'un instant, des personnes qui ont marqué l'histoire d'un village, d'une ville, etc ... C'est le cas d'Edouard JAUNEZ, maire de Metz de 1850 à 1854, qui était membre d'une grande famille d'entrepreneurs en constructions.
NOTICE SUR M. EDOUARD JAUNEZ
Géomètre en chef du Cadastre du Départementde la Moselle, Ancien Maire de Metz, Membre du Conseil général et du Conseil municipal, Chevalier de la Légion-d'Honneur, etc...
par H. de SAULIERE
M. JAUNEZ (Edouard) est né le 6 mai 1795, à Metz (Moselle), d'une famille originaire de cette ville, où elle est honorablement connue.
Son aïeul, orphelin dès sa plus tendre jeunesse, créa lui-même sa carrière, et comme entrepreneur des constructions de la ville de Metz, il éleva plusieurs édifices importants. Sa famille fut nombreuse et prospéra.
Trois de ses fils furent architectes : l'aîné se fixa à Paris, et fut l'un des architectes qui, au commencement du siècle, furent admis à présenter des projets au gouvernement de l'Empereur Napoléon Ier, pour l'achèvement du Louvre.
Un second fils, Pierre Jaunez, fut l'ingénieur de la ville de Metz pendant de longues années.
Le plus jeune de ses fils, Pierre-Sylvestre Jaunez, père de M. Edouard Jaunez, ancien maire de Metz, se destinait également à l'architecture; mais sa carrière fut interrompue par la révolution. Attaché comme constructeur, à l'armée de Sambre-et-Meuse pendant quelques années, il revint ensuite se fixer dans sa ville natale, et, en 1807, il fut nommé géomètre en chef du cadastre du département de la Moselle, fonctions qu'il conserva jusqu'en 1825. Il avait alors soixante-dix ans ; et bien que sa vie fut laborieuse, il avait, à cet âge avancé , conservé toutes ses facultés, et doué d'une grande énergie, il se livra de nouveau, par goût, à l'architecture.
Parmi les maisons particulières et les édifices publics élevés d'après ses dessins et sous sa direction, nous citerons le Grand-Marché couvert et une partie des maisons qui décorent la place de la cathédrale. Il mourut en 1844, à l'âge de quatre-vingt-neuf ans, emportant avec lui l'estime et les rgrets de tous ses concitoyens.
Edouard JAUNEZ, fils du précédent, fit ses études au lycée de Metz. Destiné à suivre la carrière de son père, il tourna ses études plus spécialement vers les mathématiques et les sciences exactes. Après avoir occupé successivement les différents emplois de la carrière à laquelle il se destinait, il fut nommé, en 1825, aux fonctions de géomètre en chef du cadastre du département de la Moselle, en remplacement de son honorable père. Dans cette position, M. Edouard Jaunez fit preuve d'un zèle infatigable et d'une habileté consommée.
Telle était l'opinion qu'il avait inspirée à ses concitoyens par l'élévation de son esprit et de son caractère, qu'en 1846 il fut nommé, d'après leurs suffrages, membre du Conseil municipal, et en 1850 (2 juin), désigné comme maire provisoire de Metz.
A cette époque, l'administration municipale était devenue difficile, et les fonctions de maire peu recherchées; il avait fallu confier cette administration, tour à tour à des membres du conseil; c'est ainsi qu'en 1850, M. Jaunez devint maire provisoire ; mais cette succession de pouvoir, à courts intervalles, était préjudiciable aux intérêts de la commune, et en citoyen dévoué, l'honorable M. Jaunez crut devoir rester pendant quatre années consécutives premier magistrat de sa ville natale (le 24 juillet 1852, il avait été nommé maire titulaire).
Metz est une cité importante, dont l'édilité doit être exercée avec tact et discernement : M. Jaunez comprit la mission qui lui était dévolue, et il s'en acquitta de manière a justifier à la fois la confiance du gouvernement et les espérances de ses administrés. Tout ce qui pouvait concourir à l'assainissement, à l'embellissement de la cité populeuse dont il était le premier magistrat, fut étudié par lui avec sollicitude et intelligence, et divers travaux d'utilité publique ont été commencés ou achevés sous son administration. En récompense de ses efforts, de ses services, de sa courageuse fermeté dans les jours qui suivirent le coup d'Etat du 2 décembre, le Président de la république le décora de l'ordre de la Légion-d'Honneur. Le décret (4 janvier 1852) qui l'en instituait chevalier, était conçu dans les termes les plus flatteurs pour celui qu'il concernait.
M. Jaunez, qui a cessé d'être maire le 15 juillet 1854, avait été appelé en 1852 au renouvellement intégral, sous l'empire du suffrage universel, au Conseil général de la Moselle où il siége encore aujourd'hui, de même qu'au conseil municipal continuant ainsi à prendre toujours part, aux intérêts de sa ville natale.
Source : extrait du biographe et de l'historien, troisième volume, deuxième partie, 1856.
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