lundi 6 août 2012

LES PREMIERS MOIS DE VIE COMMUNE

Le 2 janvier 1922, à 16 Heures, Monsieur PREVEL, maire de Metz, nous mariait en présence de nos familles, l'oncle Henri CHATILLON étant le témoin de votre mère, l'oncle Ludovic SEROT-ALMERAS étant le mien.

Le soir, votre grand-mère de RAVINEL offrait un dîner dans les salons de l'hôtel Moitrier.

Le lendemain, le 3 janvier, il tombait une neige fondue qui laissait présager la glacière que serait l'église Saint-Vincent, très mal chauffée, où devait avoir lieu la cérémonie du mariage.

Je me vois encore dans le salon de la rue Belle-Isle, dos à la cheminée, attendant que l'on m’amène ma Belle : votre grand-mère de RAVINEL, très émue, et ma mère, comme dans chaque grande occasion, avec une migraine terrible.

Enfin, la "Belle" arrive, couverte de tant de lainages sous sa robe qu’elle semblait bien rondelette et à qui, pour lui donner tonus et chaleur, on ingurgitait des petits verres de vin d'orange, spécialité de votre grand-mère.

Votre mère fut conduite à l'autel par son frère Hubert, en grande tenue de Saint-Cyrien, et moi, par ma mère qui tremblait d'émotion. L'allocution fut prononcée par le chanoine CONSTANTIN, aumônier du lycée de Nancy et membre de l'Académie Stanislas. Chants, solos de violon comme cela se faisait à l'époque, déploiement de suisses, de service d'honneur, puis défilé de près d’une heure à la sacristie.

Cérémonie de mariage de Joseph et Isabelle BERNARD-MICHEL

Gelés, nous gagnons ensuite les salons de l'hôtel MOITRIER où avait lieu le lunch. Vers 15 heures, départ rue Belle-Isle, préparation des bagages (malles et valises) et à 17 heures, départ par le train pour Strasbourg où nous descendons à l'hôtel de la maison rouge, place Kléber, où j'avais si souvent dansé lorsqu'en 1919, je préparais mes examens des mines au centre de préparation de Strasbourg. Le rideau tombe...

Le lendemain, départ pour Nice où nous arrivons par un temps de printemps. Nous y passâmes 8 jours, avec une pointe jusqu'à San Remo où ma tante Thérèse SEROT-ALMERAS se remettait peu à peu, au sacré-coeur de cette ville, de l'épreuve qu'avaient été pour sa santé quatorze ans de missions passées au Brésil puis en république argentine.

Revenant en Lorraine, via PARIS, nous y achetons les petits fauteuils Empire, recouverts plus tard par une tapisserie faite par votre mère et que Claude possède maintenant.

A HAYANGE, nous nous installons dans un petit appartement meublé, face à l’immeuble qui devint par la suite le cercle de l'Usine. Cet appartement comportait un petit salon très étroit, deux chambres et une salle de bain.

En juin, nous passâmes huit jours de vacances dans une petite auberge, à URMATT, près de STRASBOURG.

Entre temps, mes démarches pour obtenir un logement avaient abouti et, après deux mois de travaux, nous prenions possession, en août, d’une petite maison située contre l'usine de fonderie, avec WC et salle de bains en sous-sol, qui ne pouvaient être atteints que par un escalier très raide donnant sur la cuisine...

Depuis juillet, votre mère savait qu’elle attendait un enfant et en était toute heureuse.

Source : Quelques souvenirs de famille, par Joseph BERNARD-MICHEL

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